Le premier colloque du MIELS-Québec a été un grand succès ! Martine Fortin, coordonnatrice de projets à la COCQ-SIDA, vous en raconte quelques moments marquants.
Se déroulant les 17 et 18 février derniers, le colloque À la croisée des identités – coup d’œil sur la santé sexuelle des hommes gbHARSAH offrait une programmation variée, livrée en direct.
Je salue d’abord la bonne idée de ponctuer le colloque par des performances musicales du groupe Kinkead et des capsules éducatives sur les activités du MIELS-Québec. Une façon dynamique de faire connaître les services !
La présentation d’Interligne Marginalisation à l’intérieur de la communauté GBTQ+ a donné le coup d’envoi du colloque. On y rappelait qu’il est possible d’être une personne marginalisée ET de discriminer d’autres personnes, d’où l’importance de (re)connaître ses privilèges.
À cet égard, Mykaell Blais du GRIS-Québec a utilisé la roue des privilèges au début de la présentation Estime et image corporelle dans la communauté. Son collègue Miguel Deshaies a souligné l’impact positif des modèles et des lieux de rassemblements accueillants sur la santé mentale et l’estime de soi.
Dans la présentation Barrières d’accès aux services de santé chez les hommes trans et les personnes non-binaires au Québec, l’organisme AlterHéros a partagé les résultats d’une enquête en ligne lancée en mai 2018 (N=198). Il est difficile de choisir seulement quelques éléments à retenir de cette présentation – tout le contenu était intéressant ! Notons, entre autres, que l’accès et la satisfaction quant aux services reçus diffèrent selon l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Une incompréhension des besoins de transition et des réalités non-binaires subsiste chez les professionnel·les de la santé, qui voient la transition comme linéaire. Retenons aussi que les scores de détresse psychologique baissent en fonction de l’avancement de la transition. Ce résultat contraste avec l’attitude de certain·es psychiatres qui exigent que les personnes « règlent leurs autres problèmes » avant de transitionner.
Quant à l’organisme Queer4change, il a présenté sa mission de quantifier le nombre de personnes intéressées à donner du sang lorsque les restrictions seront levées. Pour signaler votre intention, visitez : www.avecnotresang.ca
J’ai terminé le colloque avec la présentation de Gabriel-le Beauregard Démystification des pratiques BDSM qui portait sur un outil de safer kink créé grâce au projet Champions communautaires de RÉZO. Coloré et facile à comprendre, cet outil permet de saisir rapidement les différentes pratiques BDSM dans une catégorie donnée, ainsi que le niveau d’habiletés nécessaire pour s’y adonner et le risque d’ITSS associé. Une formation sur cet outil destinée aux professionnel·les de la santé et des services sociaux est en cours d’élaboration.
Notons enfin que Camille de Vasconcelos, coordonnatrice par intérim du programme Droits de la personne et VIH/sida, était au colloque pour donner une présentation sur la criminalisation de la non-divulgation du statut sérologique.
Félicitations à toute l’équipe du MIELS-Québec pour ce bel événement !