Le 17 décembre est la Journée internationale pour mettre fin aux violences envers les travailleuse·eurs du sexe. La COCQ-SIDA, comme chaque année, souligne l’importance de cette journée et exprime sa solidarité envers tous·tes les travailleuse·eurs du sexe, d’ici et d’ailleurs.
– Décriminalisons
Tout comme de nombreuses instances de défense des droits, la COCQ-SIDA appelle à la décriminalisation totale du travail du sexe.
Cette criminalisation a de nombreuses conséquences néfastes pour le bien-être des travailleuse·eurs, incluant la clandestinité forcée.
Cette clandestinité empêche, entre autres, de négocier le consentement et le port du condom avec les clients, augmentant les risques de violence et d’infection par le VIH et d’autres ITSS.
De plus, nous rejetons par là même l’analyse qui confond tout travail du sexe avec l’exploitation.
– Commémorons
Souvenons-nous de celles et ceux que nous avons perdu·es à la haine, la discrimination et la criminalisation. ASTTeQ, CATS, RÉZO, Stella, l’amie de Maimie et tous·tes les travailleuse·eurs du sexe de Montréal vous invitent à la Place des Arts, le 17 décembre, à 17h30 (voir événement ci-dessous).
– Célébrons
Suite au moment de commémoration, Stella, l’amie de Maimie et Alex Tigchelaar vous invitent au lancement du balado Nous sommes toujours là, au Café Cléopâtre (voir événement ci-dessous). Découvrez les récits des travailleuses du sexe de Montréal, entre les années 1970 et 2000!
– Une lutte intersectionnelle
Lutter pour mettre fin aux violences envers les travailleuse·eurs du sexe, c’est aussi lutter contre la violence envers les femmes en général. Nous parlons ici de toutes les femmes, car ces dernières vivent une précarisation économique systémique, dans des sociétés où l’équité salariale est encore loin d’être atteinte.
Dans ce contexte, et pour bien d’autres raisons, le travail du sexe est souvent la seule source de revenu possible pour beaucoup (trop) de femmes.
C’est tout particulièrement vrai pour les femmes pauvres, les femmes handicapées, les femmes souffrant de troubles de la santé mentale, les femmes migrantes (et notamment les femmes d’origine asiatique), les femmes Autochtones, les femmes en situation d’itinérance, les femmes trans et toutes les femmes en situations diverses de précarisation et de marginalisation -sans oublier que beaucoup vivent plusieurs de ces oppressions de façon simultanée.
C’est aussi lutter contre les violences envers les personnes 2SLGBTQIA+, tous genres confondus. En effet, le travail du sexe est souvent la seule source de revenu possible pour ces populations également, du fait de la discrimination et, dans beaucoup de pays, de la criminalisation de leur identité.
– Des normes sociales à déconstruire
De plus, lutter pour mettre fin aux violences envers les travailleuse·eurs du sexe implique intrinsèquement de déconstruire des normes discriminatoires qui impactent tout le monde.
Au centre de ces normes: la démonisation et la tabouisation de la sexualité.
Elles ont un lien évident avec les violences envers les travailleuse·eurs du sexe, mais elles sont aussi directement responsables de nombreux problèmes de santé physique et psychologique dans la population générale.
Pourquoi? Parce qu’elles empêchent trop souvent de saines conversations sur, entre autres: le consentement, l’image corporelle, les comportements prédatoriaux, la santé génésique, la commercialisation du sexe (car oui, c’est un travail comme un autre)… Et les ITSS, incluant le VIH.
Lutter pour mettre fin aux violences envers les travailleuse·eurs du sexe, c’est donc lutter pour les droits humains et pour un monde en santé, incluant un monde et un Québec sans sida ni VIH.