Au Canada, le mois de février marque le mois de l’histoire des Noir·es. Ces moments dédiés au souvenir et à l’éducation sont cruciaux, tant pour célébrer les personnes Noires que pour lutter contre le racisme et les inégalités qu’elles vivent encore aujourd’hui.
La COCQ-SIDA aborde ce mois au prisme de la lutte contre le VIH, et, par conséquent, vous invite fortement à porter une attention particulière au racisme systémique dans le milieu de la santé, ou racisme médical.
« L’ignorance, l’indifférence, et finalement l’échec à reconnaître l’histoire et les manifestations actuelles du racisme médical parmi les prestataires de soins de santé perpétuent la méfiance, les pratiques médicales racistes, et les disparités actuelles en matière de santé. »
Stephanie Wiafe (Université d’Ottawa), en introduction du balado Semer le doute du Portail VIH/sida du Québec
En effet, ce racisme prive encore aujourd’hui les personnes non-blanches -particulièrement les personnes Autochtones et les personnes Noires- de soins essentiels, parfois dans le cadre de violences médicales sévères.
Nous en avons de trop nombreux et glaçants exemples, avec notamment les morts de Joyce Echaquan et du père du Dr Wolf Thyma sous les insultes racistes du personnel hospitalier, respectivement en 2020 et 2019. Le principe de Joyce et un projet contre le racisme médical ont d’ailleurs vu le jour en réponse à ces traitements inhumains.
Si ce racisme ne concerne pas que le VIH et prédate largement la crise du sida des années 1980 et 1990, il a été particulièrement violent au cours de cette dernière. En effet, la désinformation et la stigmatisation de populations particulières y ont amplifié les préjudices envers, notamment, les personnes Noires.
Cela se ressent encore aujourd’hui, comme mentionné ci-haut. Conséquemment, beaucoup de personnes Noires n’ont pas confiance dans le milieu de la santé.
Pourquoi? Parce que ce milieu a échoué systématiquement à les traiter de façon juste et, simplement, humaine. Cela augmente ainsi leurs facteurs de risque face à de nombreux problèmes de santé, incluant l’infection par le VIH et la difficulté à contrôler la charge virale.
Pourtant, malgré ces obstacles, les communautés Noires, et particulièrement Haïtiennes dans le cas de Montréal, font preuve d’une grande résilience et, depuis le début de l’épidémie, agissent quotidiennement auprès de leurs pair·es pour lutter contre l’épidémie et bien d’autres problèmes de santé.
Notre organisme-membre GAP-VIES, par exemple, est aux premières lignes depuis maintenant des décennies afin de soutenir les personnes Haïtiennes et Noires de Montréal en ce qui a trait au VIH, aux ITSS et bien plus.
En plus de son travail sur le terrain, il a participé à la création de plusieurs campagnes de sensibilisation, incluant les signets imagés ci-dessous, créés au début des années 2000 pour lutter contre la stigmatisation.
Vous désirez en apprendre encore plus sur la lutte contre le VIH dans les communautés Haïtiennes et Noires? Écoutez le premier épisode de l’excellent balado du Portail VIH/sida du Québec, Semer le doute. Cet épisode inclut de riches interventions de Joseph Jean-Gilles, directeur général de GAP-VIES.
Nous vous invitons aussi à vous procurer si vous le pouvez l’excellent livre de Viviane K. Namaste, Savoirs créoles : leçons du sida pour l’histoire de Montréal.
Nous avions d’ailleurs eu le plaisir de recevoir l’autrice lors d’un Outillons-nous discutant justement des recherches autour de son ouvrage. La formation n’est hélas pas disponible en rediffusion, mais nous réitérons notre invitation à vous procurer le livre, qui contient nombre des propos abordés lors de l’Outillons-nous.
Éduquez-vous, éduquez les autres, et n’hésitez pas à laisser vos commentaires, questions et suggestions de contenus pertinents ci-dessous.
Bon mois de l’histoire des Noir·es!