Post IAS2023: des nouvelles des avancées scientifiques

Publié le 19 septembre 2023
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Nous avons assisté à un rendez-vous de synthèse des avancées scientifiques présentées durant la 12e Conférence sur la science du VIH de l’International AIDS Society (IAS). Voici ce que nous avons retenu!

Présentation du Dr. Benoit Trottier, de la Clinique Médicale Quartier Latin, concernant les nouveautés sur les antirétroviraux

L’étude D2ARLING
Cette étude démontrait à la semaine 24 qu’une bithérapie s’avérait aussi efficace qu’une trithérapie. En d’autres termes, une bithérapie (Dovato) composée du dolutégravir (Tivicay) + de la lamivudine (3TC) était non inférieure à la trithérapie à base de dolutégravir (Tivicay), de ténofovir (Viread) et soit de la lamivudine (3TC) ou de l’emtricitabine (Emtriva) chez les personnes vivant avec le VIH n’ayant pas commencé de traitement et sans test de résistance effectué au moment du diagnostic. La confirmation de ces résultats à la semaine 48 fournira des preuves solides de l’efficacité du Dovato dans des contextes où les ressources sont limitées et où les tests de résistance avant traitement ne sont pas toujours disponibles.

L’étude ALLIANCE
Les résultats de cette étude ont été publiés à la semaine 96. Cette étude concerne le traitement bictégravir/emtricitabine/ténofovir alafénamide (Biktarvy) versus dolutégravir + emtricitabine/fumarate de ténofovir disoproxil (DTG+F/TDF) chez des personnes n’ayant jamais pris de traitement et co-infectées au VIH-1 et à l’hépatite B (VHB).
Le traitement par Biktarvy ou DTG+F/TDF a permis d’obtenir des taux élevés et durables de suppression virale du VIH-1 et du VHB pendant 96 semaines chez des adultes.

L’essai clinique CAPELLA
Les personnes vivant avec le VIH, ayant pris des traitements à toxicité élevée et présentant des multirésistances ont des options thérapeutiques limitées et ont souvent des effets secondaires qui ont un impact négatif sur leur qualité de vie. Le lénacapavir est un inhibiteur de la capside, premier de sa classe, et peut être administré deux fois par an par voie sous-cutanée.

Les résultats démontrent une qualité de vie élevée et stable au fil du temps, ce qui confirme la tolérabilité du lénacapavir. Les taux élevés de suppression virologique ont été maintenus chez les patient·es déjà supprimé·es (ARN VIH-1 ARN VIH-1 <50 copies/mL) au début de l’étude CAPELLA et chez tous·tes les participant·es de l’étude CALIBRATE.

Dr. Bertrand Lebouché du CUSM nous a parlé de la PrEP longue action

L’étude PrEPTECH2 consiste en un essai contrôlé randomisé pour évaluer l’impact d’une prise en charge de la PrEP par télémédecine sur l’adoption de la PrEP chez les jeunes hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et chez les femmes transgenres de 18 à 27 ans en Californie et en Floride.

Ces résultats suggèrent qu’en augmentant l’accessibilité, PrEPTECH a eu un fort impact sur l’adhésion de la PrEP.

Image d'un stéthoscope et d'un coeur blanc sur fond rouge.

Dre. Cécile Tremblay du CHUM parle de santé cardio-vasculaire et statine

Docteure Tremblay nous a parlé de l’importance des statines (médicaments pour traiter l’hypercholestérolémie) dans la santé cardio-vasculaire chez les personnes vivant avec le VIH.

L’étude REPRIEVE teste une stratégie visant à réduire le risque de maladies cardiaques – y compris les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux – chez les personnes séropositives.

Les résultats de l’étude JUPITER en 2008 démontraient déjà les bénéfices de l’utilisation des statines peu importe les facteurs de risque du ou de la patient·e.

Image macroscopique d'anticorps bleus et verts.

Dr. Jean-Pierre Routy, du CUSM, présentait son implication à une table ronde sur les anticorps monoclonaux

Dr. Routy a d’abord passé en revue les avancées concernant les anticorps neutralisants à large spectre (ou broadly-neutralizing antibodies : bnAbs). La recherche actuelle s’intéresse à créer ces anticorps à des fins de prévention (pour un éventuel vaccin) ou de guérison du VIH. Cependant, le chemin à parcourir est encore long et tout porte à croire qu’il faudra combiner les bnAbs avec d’autres types de traitement pour un fonctionnement optimal.

Le patient de Genève est un nouveau cas de guérison du VIH. Il s’agit de la sixième personne ayant subi une greffe de moelle osseuse chez qui on observe une rémission du VIH à long terme. Ce qu’il y a d’intéressant, c’est que contrairement aux cinq précédents cas, le donneur de ce patient ne présentait pas de mutation le rendant résistant au VIH. La raison de la guérison n’est pas claire, et on cherche encore à comprendre ce qui pourrait expliquer ce phénomène.

Image d'un docteur de famille auscultant une jeune fille entourée par sa mère et une infirmière.

Dr. Réjean Thomas, de la Clinique l’Actuel, met en contexte les résultats présentés pour la pratique clinique

Il a notamment insisté sur les problèmes engendrés par le vieillissement des personnes vivant avec le VIH, comme l’apparition des maladies liées à l’âge que l’on voit plus tôt pour les personnes vivant avec le VIH et la multiplication des traitements pour ces personnes-là.

Il a ajouté qu’il y avait un besoin criant de ressources pour les personnes migrantes, qui représentent les deux tiers des patient·es de la Clinique l’Actuel depuis deux ou trois ans. Cette population connaît des problèmes spécifiques sur lesquels il faut urgemment se pencher, comme des problèmes de traduction, le manque d’accès à la RAMQ, ainsi qu’une plus grande stigmatisation au sein de la famille et de la communauté.

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