Variole simienne/mpox

Cette page se veut une synthèse de l’information disponible sur la variole simienne et ses impacts au sein des populations affectées par le VIH. Les sources principales d’information qui ont servi à l’élaboration de cette synthèse sont les sites Web gouvernementaux provincial et fédéral.
La variole simienne est un virus qui crée des lésions sur la peau (entre autres symptômes). Il nécessite un suivi médical et, la plupart du temps, le prélèvement d’un échantillon biologique pour être détecté. Il est possible de s’en prévenir en se faisant vacciner. L’infection guérit habituellement d’elle-même en moins d’un mois. En anglais, et parfois en français, cette infection est connue sous le nom de mpox (précédemment monkeypox).
– Introduction
En mai 2022, plusieurs cas de variole simienne ont été confirmés à travers le Canada, notamment à Montréal. Si Montréal était l’une des villes canadiennes les plus affectées au début de l’éclosion, celle-ci a été rapidement contrôlée. Ce résultat est imputable à la proactivité du milieu communautaire, en partenariat avec la santé publique et les cliniques privées, et à la réponse plus que favorable des communautés touchées, notamment la communauté gaie, à la campagne de vaccination ciblée. En date de juin 2023, au Québec, 31 000 personnes ont reçu la première dose et 12 000 la seconde. Puisque le risque de contracter la variole simienne demeure une réalité, la campagne de vaccination est toujours en cours et les personnes n’ayant reçu qu’une seule dose sont encouragées à obtenir la seconde.
Si la variole simienne peut être contractée par n’importe qui, les cas détectés au Canada touchent en grande majorité les hommes (cis et trans) gais, bisexuels et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
Heureusement, les gestes de prévention sont nombreux et efficaces, et la plupart des cas de variole simienne guérissent d’eux-mêmes en 2 à 4 semaines. Pour en savoir plus, continuez votre lecture.
– Définition générale
La variole simienne est une zoonose, c’est-à-dire une infection qui se transmet des animaux aux humains. Elle peut se transmettre ensuite d’humain à humain, ou de surface contaminée à humain. Elle crée notamment des lésions caractéristiques sur la peau. En général, les personnes infectées guérissent d’elles-mêmes dans un délai allant de 2 à 4 semaines.
– Symptômes
Le symptôme caractéristique de la variole simienne est, d’abord, une éruption cutanée qui apparaît de 5 à 21 jours après l’exposition. Cette éruption dure en moyenne de 14 à 28 jours et évolue en différents stades: d’abord des rougeurs, puis des lésions (petites plaies) et enfin des croûtes, qui finissent par tomber d’elles-mêmes. Souvent, les lésions peuvent être douloureuses ou causer des démangeaisons importantes.
Dans le cas de l’éclosion ayant débuté en mai 2022, l’éruption se trouve principalement autour du pénis, de l’anus et de la bouche, mais elle peut toucher n’importe quelle autre partie du corps, comme:
- le visage
- les bras et les jambes
- les pieds
- les mains
D’autres symptômes accompagnent souvent l’éruption cutanée:
- fièvre
- frissons
- ganglions enflés
- maux de tête
- douleurs musculaires ou articulaires
- maux de dos
- épuisement
À ce jour, on considère qu’une personne est contagieuse dès les premiers symptômes, jusqu’à guérison complète de la peau (plus de croûtes).
– Transmission
Transmission d’humain à humain
La variole simienne se transmet d’humain à humain:
- par contact prolongé avec les lésions ou les croûtes d’une personne infectée (peau ou muqueuses: yeux, bouche, gorge, pénis, vulve, anus ou rectum)
- par contact prolongé avec les liquides corporels de la personne infectée (sang, salive, sperme)
Les situations qui favoriseraient une transmission sont donc:
- les contacts sexuels et peau à peau incluant les accolades, les massages, les baisers, le sexe oral ou le frottage
- la prestation de soins à une personne infectée
- vivre dans le même foyer (contacts réguliers et prolongés avec la personne dans des espaces restreints)
On ne sait pas encore si une personne infectée, mais qui n’a pas de symptômes, peut transmettre le virus.
Transmission de surface à humain
La variole simienne peut aussi se transmettre d’une surface ou d’un objet contaminé·e à une personne. Les objets en question peuvent être:
- les vêtements
- la literie
- les serviettes
- les rasoirs
- les ustensiles
- les aiguilles
- les jouets sexuels, qui pénètrent ou non
- les brosses à dents
Il se peut que le virus se transmette par contact étroit avec les sécrétions respiratoires d’une personne infectée (qui sont émises quand on parle, respire, tousse ou éternue). Pour cette raison, comme nous l’expliquons dans la liste des mesures à suivre, les recommandations incluent le port du masque. Notons toutefois que la collecte des données à ce sujet est toujours en cours.
– Que faire si on a été exposé·e ou si on a des symptômes?
Exposition à la variole simienne
Si vous avez été en contact rapproché avec une personne ayant des symptômes:
- Surveillez l’apparition de symptômes pendant 3 semaines (21 jours) après le contact avec la personne symptomatique
- Si vous habitez avec la personne symptomatique, essayez d’appliquer ces mesures autant que faire se peut (il est normal que les circonstances rendent certaines mesures plus difficiles à appliquer):
- Ne pas dormir dans le même lit
- Ne pas partager d’objets personnels (literie, vêtements, vaisselle, par exemple)
- Limiter les contacts
- Porter un masque en sa présence
- Se faire vacciner (vaccin postexposition)
Symptômes de la variole simienne
Si vous avez des symptômes compatibles avec la variole simienne:
- Consultez un·e professionnel·le de la santé le plus vite possible pour une évaluation et, le cas échéant, le prélèvement d’échantillons biologiques. Avant de vous présenter au rendez-vous:
- Prévenez que vous avez des symptômes
- Portez un masque
- Couvrez vos lésions
Si votre examen médical détermine qu’il y a de fortes chances que vous ayez la variole simienne (cas probable), ou si les analyses de vos échantillons confirment l’infection hors de tout doute (cas confirmé), il y a de nombreuses mesures à respecter, ce qui peut s’avérer anxiogène pour plusieurs raisons. Pour obtenir du soutien, n’hésitez pas à contacter un organisme communautaire, comme RÉZO si vous vivez à Montréal. Vous pouvez aussi consulter la carte interactive pour trouver l’organisme le plus près de chez vous.
Les mesures sont les suivantes:
- Couvrir les lésions en tout temps
- Éviter de se toucher les yeux et d’utiliser des verres de contact
- Éviter les contacts avec les personnes plus vulnérables à l’infection, comme les personnes immunosupprimées, les personnes enceintes ou les jeunes enfants
- Éviter les contacts sexuels
- Porter un masque lorsqu’on est à moins d’un mètre d’une autre personne pour 3 heures ou plus
- Éviter tout partage d’objets, quels qu’ils soient
- Éviter toutes les situations où les lésions non recouvertes pourraient toucher ou être touchées par d’autres personnes et les situations où les lésions pourraient toucher des surfaces/objets que d’autres personnes risquent de toucher par la suite
- Suivre les mesures d’hygiène de base: se laver les mains régulièrement et couvrir son nez et sa bouche lorsqu’on éternue ou tousse
- Informer ses partenaires sexuel·les et toute autre personne avec qui on a eu un contact depuis les premiers symptômes.
- Cette partie peut être anxiogène, ce qui est normal. Le Portail VIH/sida du Québec offre un service de notification anonyme et gratuit qui peut aider dans cette démarche.
- Par précaution, éviter les contacts avec ses animaux de compagnie (ou autres animaux autour de soi): la variole simienne pourrait être transmise des humains aux animaux
Vous devrez suivre ces mesures jusqu’à ce que les croûtes (dernière phase des lésions) tombent et qu’une couche de peau neuve soit visible ou selon les recommandations de votre médecin.
– Variole simienne et VIH
Les études provenant de pays à revenus élevés démontrent que les personnes vivant avec le VIH qui suivent un traitement et ont un système immunitaire fort ne présentent pas de symptômes plus graves ou plus prolongés que les personnes séronégatives.
Inversement, les personnes vivant avec le VIH ayant un système immunitaire affaibli sont plus à risque de complications. Diverses études ont démontré que la très grande majorité des personnes hospitalisées pour des complications sévères avaient un système immunitaire très affaibli, souvent de par l’absence de traitement adéquat pour contrôler l’infection au VIH.
Ainsi, les mesures les plus importantes à prendre pour prévenir toute complication sont:
- Se faire vacciner contre la variole simienne
- Passer régulièrement un test de dépistage du VIH
- En général, il faut prendre un rendez-vous dans un SIDEP, une clinique spécialisée VIH ou encore auprès d’un organisme communautaire VIH
- Consultez la carte interactive pour trouver le service de dépistage du VIH le plus près de chez vous
- Informez-vous aussi sur la PrEP: ce pourrait être la bonne méthode de prévention pour vous
De plus, si vous vivez déjà avec le VIH, il est important de:
- Vous faire vacciner contre la variole simienne
- Continuer à prendre votre traitement contre le VIH tel que prescrit. Si vous n’avez pas accès à un traitement efficace, contactez un organisme communautaire VIH près de chez vous.
– Le vaccin
Le vaccin est une excellente méthode de prévention. Au Canada, c’est le vaccin Imvamune® qui a été autorisé pour la vaccination contre la variole simienne.
Le succès de la campagne de vaccination au Québec a été rendu possible par (1) la collaboration entre le milieu communautaire, la santé publique et les cliniques privées, qui ont pu rejoindre efficacement les hommes gais, bisexuels et ayant des relations avec des hommes, et par (2) la réponse de cette communauté, qui a répondu présente à l’appel pour se faire vacciner. La campagne de vaccination est d’ailleurs toujours en cours: vous pouvez prendre un rendez-vous près de chez vous dès maintenant ou consulter la santé publique de votre région.
Le vaccin peut être administré avant l’exposition et après l’exposition. Pour une vaccination complète, il faut 2 doses de vaccin administrées à au moins 4 semaines d’intervalle.
Vaccin préexposition
Le vaccin préexposition est fortement recommandé pour les personnes suivantes, à raison de 2 doses séparées par minimum 4 semaines:
- les hommes (cis et trans) gais, bisexuels et ayant des relations avec des hommes qui correspondent à au moins un de ces critères:
- ont des relations avec des personnes autres qu’un partenaire exclusif ou dont le partenaire a des relations avec d’autres personnes
- ont des relations dans un lieu de socialisation sexuelle (ex: sauna)
- ont eu une infection transmissible sexuellement (ITS) confirmée dans la dernière année
- les personnes qui travaillent dans les lieux de socialisation sexuelle (ex: sauna)
- les personnes pratiquant le travail du sexe
Vaccin postexposition
Le vaccin postexposition est offert à raison de 2 doses séparées par minimum 4 semaines aux personnes qui, dans les 14 derniers jours, ont eu ces types de contacts avec une personne infectée et symptomatique :
- contact direct avec la peau (notamment les lésions, mais pas seulement) ou les liquides biologiques
- contact direct avec des objets qui ont été touchés par la personne (literie, vêtements, brosse à dents, jouets sexuels, etc.)
- interaction de 3 heures et plus, à moins de 1 mètre et sans masque
Que faire si on a des symptômes au moment de se présenter pour le vaccin?
Si vous avez des symptômes au moment de vous présenter, vous ne pourrez pas être vacciné·e ce jour-là. Voici la marche à suivre :
- Consultez un·e professionnel·le de la santé afin qu’il ou elle vous examine et, le cas échéant, prélève les échantillons nécessaires à la détection (ou non) du virus
- Si l’examen ou l’analyse des échantillons détermine que vous n’êtes pas infecté·e, attendez la fin des symptômes, puis présentez-vous de nouveau
- Si l’examen ou l’analyse des échantillons détermine que vous êtes infecté·e, suivez les mesures indiquées dans la section « Symptômes de la variole simienne ».
- Important: lorsque vous serez complètement guéri·e, vous serez considéré·e adéquatement protégé·e et vous n’aurez donc pas besoin de recevoir le vaccin.
Informations supplémentaires
Si vous avez reçu le vaccin contre la variole dans le cadre de la campagne vaccinale qui s’est terminée en 1972 et que vous êtes à haut risque d’exposition à la variole simienne, une dose de rappel unique pourra vous être recommandée, mais c’est une discussion que vous devez avoir avec votre professionnel·le de la santé.
– Ressources importantes
Comment se faire évaluer?
Si vous avez des symptômes qui ressemblent à ceux de la variole simienne et que vous souhaitez prendre rendez-vous pour une évaluation, vous pouvez consulter le site de la santé publique de votre région (voir la liste en bas de page) pour trouver l’information pertinente.
Vous pouvez également contacter Info-Santé 811 (en composant le 811) afin que l’on vous conseille et vous dirige vers une ressource appropriée dans votre région.
Où se faire vacciner?
Certaines cliniques ont des plages sans rendez-vous, surtout dans les plus grandes villes. Consultez le site de la santé publique de votre région (voir la liste en bas de page) pour trouver l’information pertinente.
Il est aussi possible de prendre un rendez-vous. Pour ce faire:
- Rendez-vous sur ClicSanté
- Cliquez sur « Vaccination » puis sur « Vaccin contre la variole simienne », puis sur « Sélectionner ce service »
- Entrez ensuite votre code postal pour trouver la clinique de vaccination la plus proche de vous
Sources d’informations
- Agence de la santé publique du Canada (ASPC)
- Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS)
- Direction régionale de santé publique de Montréal
- CATIE
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