Le témoignage pour contrer les discriminations
Le témoignage est un outil puissant de lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH. Mais qu’entend-on par témoignage?
– Raconter son histoire
Le témoignage, dans le contexte qui nous intéresse, est l’acte pour une personne vivant avec le VIH de se raconter publiquement, notamment afin de sensibiliser différents publics. Un témoignage peut ainsi être un récit, une autofiction, un poème, une œuvre d’art, une chanson, une entrevue journalistique, une participation à un projet de recherche, un projet filmé, etc.
Le format le plus répandu est le court récit de vie (ou d’une parcelle de vie) rapporté dans le cadre d’une activité de sensibilisation, d’une conférence ou d’une entrevue filmée, enregistrée vocalement ou écrite. Cette manière de faire permet à la personne qui témoigne de mettre des mots sur ses expériences et de les transmettre à un public pour leur faire découvrir et comprendre sa réalité.
L’idée derrière le témoignage est de déconstruire les préjugés auxquels les personnes vivant avec le VIH sont régulièrement confrontées et de démontrer qu’au bout du compte, elles sont des personnes comme toutes les autres et qu’elles ont leur place dans la société. L’idée avec le témoignage est de changer les mentalités, de briser les stéréotypes, de susciter de l’empathie. Il est en soi un outil puissant qui permet, un témoignage à la fois, de prendre la place qui lui revient dans la société.
– Vouloir témoigner
Décider de témoigner publiquement de son vécu avec le VIH ne doit pas se faire sur un coup de tête, car tout comme dévoiler son statut à un proche, le témoignage public peut être la source de réactions tant positives que négatives.
Dans ce contexte, il est important que la personne vivant avec le VIH réfléchisse aux impacts positifs et négatifs d’un témoignage public. Se poser les questions suivantes peut avoir un impact sur la décision de témoigner publiquement ou non :
- Qu’est-ce que ce type de témoignage m’apporte?
- Est-ce que les bienfaits du témoignage public surpassent les inconvénients?
- Le fait de témoigner publiquement peut-il être source de rejet de la part de membres de la famille, de voisins ou de collègues de travail?
- Est-ce que témoigner publiquement peut faire en sorte que je perde mon emploi, mon appartement, etc. ?
Cette réflexion peut être réalisée avec le soutien du milieu communautaire VIH. Le milieu communautaire VIH a développé, avec le temps, une expertise en soutien au témoignage public. Il est souvent source d’opportunités de témoignage et peut offrir un soutien avant, pendant et après le témoignage.
Si l’envie de témoigner est présente, il ne faut pas hésiter à contacter l’organisme VIH le plus près de chez soi.
– Rejoindre la communauté « Je suis séropo »
Le 1er décembre 2012 dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida, la COCQ-SIDA a lancé la campagne « Je suis séropositif », campagne dans laquelle cinq personnes vivant avec le VIH ont souligné que « C’est le sida qu’il faut exclure pas les séropositifs ».
« Je suis séropositif » présentait alors le portrait de ces cinq personnes vivant avec le VIH/sida, provenant de différents milieux et régions du Québec et mettant en évidence, qu’au-delà du VIH, les personnes séropositives sont comme tout un chacun, avec des intérêts, des aptitudes et des talents. Rien ne les empêche d’avoir une vie bien remplie et de contribuer activement à la société sauf les préjugés!
Ces cinq personnes ont été les instigatrices de la communauté « Je suis séropo ». Une communauté qui compte, aujourd’hui, 11 membres.
Si l’envie de témoigner est présente, il est possible de rejoindre la communauté Je Suis Séropo. Pour ce faire, soumettre une vidéo-témoignage ou encore contacter la coordination aux communications pour un accompagnement et un soutien dans cette démarche.