La Journée mondiale des donneur·euses de sang se tient le 14 juin depuis 20 ans. Elle célèbre les personnes qui, en donnant des produits sanguins, contribuent à sauver de nombreuses vies.
Certaines personnes ont pourtant été exclues de cette célébration pendant très longtemps, au Canada comme au Québec. Pensons notamment aux hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
Le Canada a adopté une interdiction à vie pour les hommes homosexuels en 1992. Puis, en 2013, il a permis les dons de sang des hommes qui s’abstiennent d’avoir des relations sexuelles avec un autre homme pendant au moins cinq ans. Ce délai a été réduit à un an en 2016, puis à trois mois en 2019.
Don de sang : Héma-Québec accepte les donneurs homosexuels, Radio-Canada, 4 décembre 2022
Pourquoi cette restriction existait-elle? Parce qu’on considérait automatiquement les relations sexuelles entre hommes plus à risque de transmission du VIH que les relations hétérosexuelles.
On basait donc les critères d’admissibilité au don de sang sur l’appartenance à un groupe social, et non pas sur les comportements.
Or, le Canada a enfin levé les dernières restrictions en avril 2022. Cela s’est fait après beaucoup de militantisme de la part des groupes 2SLGBTQIA+, des organismes VIH et de leurs allié·es.
Le Québec (avec Héma Québec) a cependant pris plusieurs mois pour produire sa nouvelle réglementation.
Cette nouvelle réglementation, datant seulement de fin 2022, stipule que désormais, la sélection des donneur·euses de sang sera basée sur des critères liés aux comportements plutôt que sur leur identité.
La COCQ-SIDA souligne cette évolution, bien que tardive. Nous notons, par contre, qu’il reste beaucoup de travail afin que les règles concernant le don d’organes ou de tissus soient aussi modifiées, au fédéral comme au provincial.
Le Canada interdit toujours à certains membres de la communauté LGBTQ+ de faire don de leurs organes, sous prétexte d’un risque accru de transmission du VIH. Une réglementation anachronique, discriminatoire et qui coûte des vies, selon des experts.
Les organes d’un Canadien gai refusés : les critères de Santé Canada critiqués, Andréane Williams, Radio-Canada, 15 avril 2023
Nous encourageons toutes les personnes en charge des réglementations à réviser ces dernières à l’aune de la science. Il faut mettre fin à ces pratiques effectivement discriminatoires qui diminuent inutilement le volume de dons, pourtant si essentiels.
Enfin, en cette Journée mondiale des donneur·euses de sang, nous encourageons toute personne admissible selon les nouvelles règles à contribuer au bien-être collectif en donnant du sang.