S’informer sur le VIH

mpox


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Cette page se veut une synthèse de l’information disponible sur la mpox (anciennement appelée variole simienne) et ses impacts au sein des populations affectées par le VIH. Les sources principales d’information qui ont servi à l’élaboration de cette synthèse sont les sites Web des gouvernements québécois et canadien, ainsi que le site Web des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis. 

La mpox est un virus qui crée plusieurs symptômes, le plus connu étant des lésions sur la peau. L’infection guérit habituellement d’elle-même en moins d’un mois. Un suivi médical est indiqué pour obtenir un bon diagnostic et soulager les symptômes. Le dépistage se fait par le prélèvement d’un échantillon biologique (frottement d’un écouvillon sur une lésion). Il est possible de s’en prévenir en se faisant vacciner

Définition générale

La mpox est une zoonose, c’est-à-dire une infection qui se transmet des animaux aux humains. Elle peut se transmettre ensuite d’humain à humain, ou de surface contaminée à humain. Elle crée notamment des lésions caractéristiques sur la peau. En général, les personnes infectées guérissent d’elles-mêmes dans un délai allant de 2 à 4 semaines. 

La mpox se présente en deux sous-types qu’on appelle des clades : clade I et clade II. 

Le clade II est celui détecté au Canada et dans plusieurs autres pays du monde en 2022. Il mène à des infections moins graves et à peu ou pas de décès.  

En 2024, on observe une augmentation des cas de mpox liés au clade I surtout dans des pays africains. Ces cas présentent des manifestations plus graves de l’infection et un taux de décès plus élevé.  

En date de septembre 2024, le clade I n’a pas encore été détecté au Canada, mais une surveillance est effectuée suite à la mise en garde que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a émise en août 2024 sur le potentiel de propagation à l’international. 

Symptômes

Le symptôme caractéristique de la mpox est une éruption cutanée qui apparaît de 5 à 21 jours après l’exposition. Cette éruption dure en moyenne de 14 à 28 jours et évolue en différents stades, qui peuvent être résumés ainsi : d’abord des rougeurs, puis des lésions (petites plaies) et enfin des croûtes, qui finissent par tomber d’elles-mêmes. Souvent, les lésions peuvent être douloureuses ou causer des démangeaisons importantes. Des photos représentant les lésions peuvent être trouvées sur le site du gouvernement du Canada. Elles peuvent vous aider à mieux visualiser les symptômes de la mpox et ainsi vous faire traiter adéquatement, le cas échéant. 
 
L’éruption apparaît souvent d‘abord sur le visage et la bouche, et peut ensuite s’étendre à tout le corps, incluant : 

  • l’anus 
  • les parties génitales 
  • le torse 
  • les bras et les jambes 
  • les pieds 
  • les mains  

D’autres symptômes apparaissent souvent avant, pendant ou après l’éruption cutanée : 

  • fièvre  
  • frissons  
  • ganglions enflés  
  • maux de gorge 
  • maux de tête  
  • douleurs au rectum 
  • douleurs musculaires ou articulaires  
  • problèmes gastrointestinaux 
  • épuisement  

À ce jour, on considère que la mpox est contagieuse dès les premiers symptômes, jusqu’à guérison complète de la peau, incluant les muqueuses. La guérison complète se définit par le fait que toutes les croûtes sont tombées d’elles-mêmes et qu’une nouvelle couche de peau intacte est apparue. 

Transmission

Transmission d’humain à humain

La mpox se transmet d’humain à humain:

  • par contact direct avec les lésions ou les croûtes d’une personne ayant la mpox (peau ou muqueuses: yeux, bouche, gorge, pénis, vulve, anus ou rectum) 
  • par contact direct avec les liquides corporels de la personne ayant la mpox (sang, salive, sperme) 

Les situations qui favoriseraient une transmission sont donc: 

  • les contacts peau à peau et sexuels incluant les accolades, les massages, les baisers, le sexe oral ou le frottage  
  • vivre dans le même foyer (contacts réguliers avec la personne et ses objets personnels, et ce, dans des espaces restreints) 
  • la grossesse (de la personne enceinte au foetus) 
  • la prestation de soins à une personne qui a la mpox 

On ne sait pas encore si une personne qui a la mpox, mais qui n’a pas de symptômes, peut transmettre le virus. 

Le virus peut se transmettre de façon aérienne (par la respiration), mais les données disponibles indiquent que le rôle de ce mode de transmission demeure minime. Plus de recherche est toutefois nécessaire sur ce sujet, selon l’Agence de santé publique du Canada (ASPC). 

Transmission de surface à humain

La mpox peut aussi se transmettre par un contact direct avec une surface, un tissu ou un objet utilisé par la personne qui a la mpox et qui n’a pas été désinfecté. Les objets en question peuvent être: 

  • les vêtements  
  • la literie  
  • les serviettes 
  • les rasoirs  
  • les ustensiles  
  • les aiguilles  
  • les jouets sexuels, qui pénètrent ou non 
  • les brosses à dents  

Transmission d’humain à animal

Il est possible que la mpox se transmette des humains aux animaux. Si une personne a la mpox, il est donc recommandé qu’elle évite les contacts avec ses animaux de compagnie. 

Que faire si on a été exposé·e ou si on a des symptômes?

J’ai été exposé·e à la mpox

Si vous avez été en contact rapproché avec une personne ayant des symptômes: 

  • Surveillez l’apparition de symptômes pendant 3 semaines (21 jours) après le contact avec la personne qui a des symptômes; 
  • Si vous habitez avec la personne qui a des symptômes, essayez d’appliquer ces mesures autant que possible (il est normal que les circonstances rendent certaines mesures plus difficiles à appliquer): 
    • Ne pas dormir dans le même lit 
    • Ne pas partager d’objets personnels (literie, vêtements, vaisselle, par exemple) 
    • Limiter les contacts physiques 
    • Porter un masque lorsqu’on est proche (moins d’un mètre) 
    • Se faire vacciner (vaccin postexposition) 

J’ai des symptômes de la mpox

Si vous avez des symptômes compatibles avec la mpox, consultez un·e professionnel·le de la santé le plus vite possible pour une évaluation et, le cas échéant, le prélèvement d’échantillons biologiques. Avant de vous présenter au rendez-vous:  

  • Prévenez que vous avez des symptômes  
  • Portez un masque 
  • Couvrez vos lésions 

Si votre examen médical détermine qu’il y a de fortes chances que vous ayez la mpox (cas probable), ou si les analyses de vos échantillons confirment l’infection hors de tout doute (cas confirmé), il y a de nombreuses mesures à respecter, ce qui peut causer de l’anxiété pour plusieurs raisons.  

Pour obtenir du soutien, n’hésitez pas à contacter un organisme communautaire, comme RÉZO si vous vivez à Montréal. Vous pouvez aussi consulter la carte interactive pour trouver l’organisme le plus près de chez vous.  

Les mesures sont les suivantes: 

  • Couvrir les lésions en tout temps 
  • Éviter de se toucher les yeux et d’utiliser des verres de contact 
  • Éviter les contacts avec les personnes plus vulnérables à l’infection, comme les personnes immunosupprimées, les personnes enceintes ou les jeunes enfants 
  • Éviter les contacts sexuels 
  • Porter un masque lorsqu’on est à moins d’un mètre d’une autre personne (que ce soit à l’intérieur ou l’extérieur) 
  • Éviter tout partage d’objets, quels qu’ils soient 
  • Éviter toutes les situations où les lésions non recouvertes pourraient toucher ou être touchées par d’autres personnes et les situations où les lésions pourraient toucher des surfaces/objets que d’autres personnes risquent de toucher par la suite 
  • Suivre les mesures d’hygiène de base: se laver les mains régulièrement et couvrir son nez et sa bouche lorsqu’on éternue ou tousse 
  • Informer ses partenaires sexuel·les et toute autre personne avec qui on a eu un contact depuis les premiers symptômes. 
    • Cette partie peut être stressante, ce qui est normal. Le Portail VIH/sida du Québec offre un service de notification des partenaires anonyme et gratuit qui peut aider dans cette démarche. Les professionnel·les de la santé peuvent aussi aider. 
  • Par précaution, éviter les contacts avec ses animaux de compagnie (ou autres animaux autour de soi): la mpox pourrait être transmise des humains aux animaux 

Vous devrez suivre ces mesures jusqu’à ce que les croûtes (dernière phase des lésions) tombent et qu’une couche de peau neuve et intacte soit visible ou selon les recommandations de votre médecin. 

mpox et VIH

Les études provenant de pays à revenus élevés démontrent que les personnes vivant avec le VIH qui suivent un traitement et ont un système immunitaire fort ne présentent pas de symptômes plus graves ou plus prolongés que les personnes séronégatives. 

Inversement, les personnes vivant avec le VIH ayant un système immunitaire affaibli sont plus à risque de complications. Diverses études ont démontré que la très grande majorité des personnes hospitalisées pour des complications sévères avaient un système immunitaire très affaibli, souvent de par l’absence de traitement adéquat pour contrôler l’infection au VIH. 

Ainsi, si vous vivez avec le VIH, les mesures les plus importantes à prendre pour prévenir toute complication sont: 

  • Vous faire vacciner contre la mpox 
  • Continuer à prendre votre traitement contre le VIH tel que prescrit.  

Si vous ne vivez pas avec le VIH, il est recommandé de: 

  • Se faire vacciner contre la mpox 
  • Passer régulièrement un test de dépistage du VIH 
    • En général, il faut prendre un rendez-vous dans un SIDEP, une clinique spécialisée VIH ou encore auprès d’un organisme communautaire VIH 
    • Consultez la carte interactive pour trouver le service de dépistage du VIH le plus près de chez vous 
    • Informez-vous aussi sur la PrEP: ce pourrait être la bonne méthode de prévention du VIH pour vous 

Le vaccin

Vue d’ensemble

Le vaccin est une excellente méthode de prévention. Au Canada, c’est le vaccin Imvamune® qui a été autorisé pour la vaccination contre la mpox. 

Le succès de la campagne de vaccination au Québec a été rendu possible par (1) la collaboration entre le milieu communautaire, la santé publique et les cliniques privées, qui ont pu rejoindre efficacement les hommes gais, bisexuels et ayant des relations avec des hommes, et par (2) la réponse de cette communauté, qui a répondu présente à l’appel pour se faire vacciner. La campagne de vaccination est d’ailleurs toujours en cours: vous pouvez prendre un rendez-vous près de chez vous dès maintenant ou consulter la santé publique de votre région

Le vaccin peut être administré avant l’exposition et après l’exposition. Pour une vaccination complète, il faut 2 doses de vaccin administrées à au moins 4 semaines d’intervalle. 

Vaccin préexposition

Le vaccin préexposition est fortement recommandé pour les personnes suivantes, à raison de 2 doses séparées par minimum 4 semaines: 

  • les hommes (cis et trans) gais, bisexuels et ayant des relations avec des hommes qui correspondent à au moins un de ces critères: 
    • ont des relations avec des personnes autres qu’un partenaire exclusif ou dont le partenaire a des relations avec d’autres personnes  
    • ont des relations dans un lieu de socialisation sexuelle (ex: sauna) 
    • ont des contacts sexuels impliquant un échange d’argent, de biens ou de services 
  • les personnes qui travaillent dans les lieux de socialisation sexuelle (ex: saunas) 
  • les personnes pratiquant le travail du sexe 
  • les travailleur·euses de laboratoire de plus de 18 ans considéré·es à haut risque d’exposition  

Vaccin postexposition

Le vaccin postexposition est offert à raison de 2 doses séparées par minimum 4 semaines aux personnes qui, dans les 14 derniers jours, ont eu ces types de contacts avec une personne ayant la mpox et présentant des symptômes : 

  • contact direct avec la peau (notamment les lésions, mais pas seulement) ou les liquides biologiques 
  • contact direct avec des objets qui ont été touchés par la personne (literie, vêtements, brosse à dents, jouets sexuels, etc.) 
  • interaction à moins de 1 mètre et sans masque, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur 

Que faire si on a des symptômes au moment de se présenter pour le vaccin?

Si vous avez des symptômes au moment de vous présenter, vous ne pourrez pas être vacciné·e ce jour-là. Voici la marche à suivre :  

  • Consultez un·e professionnel·le de la santé afin qu’il ou elle vous examine et, le cas échéant, prélève les échantillons nécessaires à la détection (ou non) du virus 
  • Si l’examen ou l’analyse des échantillons détermine que vous n’avez pas la mpox, attendez la fin des symptômes, puis présentez-vous de nouveau 
  • Si l’examen ou l’analyse des échantillons détermine que vous avez la mpox, suivez les mesures indiquées dans la section Que faire si on a été exposé·e ou si on a des symptômes?
    • Important: lorsque vous serez complètement guéri·e, vous serez considéré·e adéquatement protégé·e et vous n’aurez donc pas besoin de recevoir le vaccin. 

Et si j’ai été vacciné·e contre la variole avant 1972?

Si vous avez reçu le vaccin contre la variole dans le cadre de la campagne vaccinale qui s’est terminée en 1972 et que vous êtes à haut risque d’exposition à la mpox, une dose de rappel pourra vous être recommandée, mais c’est une discussion que vous devez avoir avec votre professionnel·le de la santé. 

Où se faire évaluer ou vacciner?

Se faire évaluer

Si vous avez des symptômes qui ressemblent à ceux de la mpox et que vous souhaitez prendre rendez-vous pour une évaluation, vous pouvez consulter le site de la santé publique de votre région pour trouver l’information pertinente. 

Vous pouvez également contacter Info-Santé 811 (en composant le 811) afin que l’on vous conseille et vous dirige vers une ressource appropriée dans votre région. 

Se faire vacciner

Certaines cliniques ont des plages sans rendez-vous, surtout dans les plus grandes villes. Consultez le site de la santé publique de votre région pour trouver l’information pertinente.  

Il est aussi possible de prendre un rendez-vous. Pour ce faire: 

  • Rendez-vous sur la page dédiée de ClicSanté 
  • Entrez ensuite votre code postal pour trouver la clinique de vaccination la plus proche de vous 
  • Réservez votre plage horaire 

Historique

En mai 2022, plusieurs cas de mpox ont été confirmés à travers le Canada. Si Montréal était l’une des villes canadiennes les plus affectées au début de l’éclosion, celle-ci a été rapidement contrôlée. Ce résultat est dû à la rapidité d’action du milieu communautaire, en partenariat avec la santé publique et les cliniques privées, et à la réponse plus que favorable des communautés touchées, notamment la communauté gaie, à la campagne de vaccination ciblée.  

Entre le 30 mai 2022 et le 15 août 2024, 46 984 doses du vaccin ont été administrées au Québec.  

Toutefois, le risque de contracter la mpox demeure une réalité. En effet, plus de 40 cas ont été déclarés au Québec entre les mois de mars et d’octobre 2024. La campagne de vaccination est donc toujours en cours. Les personnes n’ayant pas encore été vaccinées sont invitées à recevoir leurs deux doses, et les personnes n’ayant reçu qu’une seule dose sont encouragées à obtenir la seconde. 

Si la mpox peut être contractée par n’importe qui, les cas détectés au Canada touchent en grande majorité les hommes (cis et trans) gais, bisexuels et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.  

Heureusement, comme mentionné dans les sections précédentes, les gestes de prévention sont nombreux et efficaces, et la plupart des cas de mpox guérissent d’eux-mêmes en 2 à 4 semaines. 

Dernière mise à jour: octobre 2024